lunes, 1 de febrero de 2016

Une « seconde vie » en Argentine pour les SEM de l’aéronautique navale ?

C’est en juillet prochain que les derniers Super Etendard Modernisés seront définitivement retirés du service au sein de la Marine nationale. Après les 11F et 12F, la flottille 17F, dernière formation de l’aéronautique navale française à être équipée du SEM (*), passera alors sur Rafale Marine. Il ne reste plus aujourd’hui que 16 SEM, dont 8 en ligne actuellement embarqués sur le Charles de Gaulle, à partir duquel ils participent depuis fin novembre aux opérations contre le groupe terroriste Daech.  

SEM actuellement embarqués sur le Charles de Gaulle (© : MARINE NATIONALE)

Délégation argentine à Landivisiau la semaine dernière
A l’issue de cet ultime déploiement sur le porte-avions, qui passera au « tout Rafale » dès sa mission suivante (prévu fin 2016), les SEM de la 17F seront donc désarmés. Pour autant, ils pourraient connaître une seconde vie, du moins en pièces détachées. Dans cette perspective, une délégation de la marine argentine s’est rendue sur la base d’aéronautique navale de landivisiau la semaine dernière. L’Argentine est en effet la seule, en dehors de la France, à mettre en œuvre l’avion embarqué développé par Dassault Aviation et opérationnel depuis 1978. Et c’est d’ailleurs avec elle que le Super Etendard est devenu célèbre dès 1982 suite au fameux raid ayant conduit à la destruction du destroyer britannique HMS Sheffield après le tir de missiles antinavire Exocet AM39.

Super Etendard argentin (© : MARTIN OTERO - WIKIPEDIA)

En tout, l’Argentine, qui disposait à l’époque du vieux porte-avions Veinticinco de Mayo, avait commandé 14 Super Etendard à la France. Seuls 5 (avec autant d’Exocet) furent livrés au moment où la guerre des Malouines éclata avec le Royaume-Uni, les autres suivant après le conflit.
Alors que le Veinticinco de Mayo a été désarmé en 1997 (il n'était plus opérationnel depuis des années) et que la marine argentine n’a pas pu lui donner de successeur, l’aéronautique navale dispose encore de 10 Super Etendard, la qualification et l’entrainement des pilotes étant depuis 15 ans maintenue autant que possible via des campagnes sur le porte-avions brésilien Sao Paulo (ex-Foch français) ou des « touch and go » sur des bâtiments américains, comme ce fut le cas en 2004 sur l’USS Ronald Reagan.

Touch and go sur l'USS Ronald Reagan en 2004 (© : US NAVY)

L’Argentine songe donc à profiter du retrait du service des SEM français pour moderniser sa propre flottille de Super Etendard. Apparemment, il ne s’agit pas tant de racheter des avions pour continuer à les opérer que d’utiliser les pièces des appareils français. Alors que ces derniers ont été employés de manière intensive depuis plus de 35 ans, leurs homologues argentins ont beaucoup moins volé. Le potentiel des cellules est donc encore important. En revanche, ils en sont restés au premier standard de l’avion, le SUE, alors que la Marine nationale a procédé à quatre rénovations successives. La dernière en date, appelée standard 5, a été réalisée sur 35 avions, devenus SEM à partir de 2006. Au-delà d’un stock classique de pièces détachées, les Argentins réfléchissent semble-t-il à pouvoir utiliser les composants des SEM français pour offrir aux SUE un standard et des capacités plus élevés. Une opération qui, si elle était décidée, serait évidemment plus lourde qu’une simple acquisition de pièces détachées et demanderait l’aide industrielle de Dassault, qui pourrait en outre apporter un soutien technique permettant de mieux gérer la maintenance des avions argentins.

SEM au catapultage sur le Charles de Gaulle (© : MARINE NATIONALE)

Pour l’heure, rien ne semble encore acté et les discussions se poursuivent entre les état-majors, la délégation argentine venue la semaine dernière à Landivisiau ayant fait le point avec les Français sur les options possibles.
Alors que la piste d’une récupération des anciens SEM français par l’Argentine est évoquée depuis déjà un bon moment, on rappellera qu’il avait également été, un temps, envisagé une cession au Brésil, qui aurait ainsi pu, en attendant un nouveau chasseur embarqué, remplacer ses vieux Skyhawk. Cette hypothèse, qui aurait nécessité une importante mise à niveau des SEM pour leur redonner du potentiel, ne semble toutefois plus d’actualité, notamment pour des questions budgétaires. 
(*) La 12F était équipée jusqu'en 1999 de Crusader et a été réactivée en 2001 avec les premiers Rafale Marine (standard F1). La 14F, autre flottille dotée de Super Etendard, a été dissoute en 1991. Quant à la 11F, elle a effectué sa transformation SEM/Rafale en 2011 et est pleinement opérationnelle sur son nouvel avion depuis 2012. 

fuente: http://www.meretmarine.com/fr/content/une-seconde-vie-en-argentine-pour-les-sem-de-laeronautique-navale. consultada el 01/02/2016 a las 7:15 am.

No hay comentarios: